Work in progress:
"L'espace tremble, l'esprit vacille" Huile sur toile 120x120 cm
D’un point de vue artistique, l’aspiration de Kerian Lao est de provoquer
des réactions, des émotions. Il aime l’idée qu’une relation privilégiée se crée
entre le spectateur et le tableau. Contrairement à la photographie, qu’il
pratique aussi, la peinture permet, selon lui, une interprétation plus
individuelle, plus personnelle à chacun. Ceux qui regardent ses toiles
peuvent donc être touchés selon leurs fantasmes ou leur propre imaginaire.
Chacun peut créer son propre univers.
Ses représentations d’éléments ou de matière, comme la boue, l’eau,
l’horizon ou les arbres, tendent à dépeindre les mouvements de formes
naturelles à des instants précis.
Il s’intéresse donc, de près, à l’observation des formes de la nature et de
leur arborescence. A travers ses toiles, il tente de les reproduire
indéfiniment jusqu’à atteindre la forme qui tend à être la plus proche de
celle observée.
Fasciné par la croissance d’une chose vivante et par le parallélisme entre les
formes naturelles et les formes corporelles, il décide, par son oeuvre, de
faire émerger à partir de petits volumes élémentaires, des formes globales,
presque optimales. Tel un scientifique, il tente de multiplier les expériences
pour atteindre la réussite scripturale ou, du moins, s’en approcher le plus
près possible.
S’inspirant fréquemment du principe constructal du scientifique Adrian
Bejan - qui consiste en la meilleure répartition géométrique possible
d’imperfections allant de petites échelles jusqu’aux plus grandes1 - il
propose un monde imaginaire fait de structures vivantes ou inertes,
tendant à la perfection arborescente de la nature.
Autrefois, le peintre Chardin disait “On se sert des couleurs, mais on peint
avec le sentiment”. Etant donné la manière dont Kerian Lao magnifie les
couleurs autant que les sentiments, n’est-il pas l’auteur potentiel de votre
prochaine rencontre artistique?
Florence de Crayencour – 13 avril 2010
1 Adrian Bejan, La Théorie Constructale, clef des formes parfaites, Science et Vie, novembre 2003, p.46-56.
SORTI DE TERRE...
Peut-être l'objet doit-il son étrange familiarité à sa genèse, à la façon dont il a été fabriqué? Le savoir- faire du potier dans la subtile alliance du geste et de la matière a laisser naître cette forme. Il ne savait pas entièrement, en la faisant, ce qu'elle deviendrait. Achevée, elle le surprend toujours.
L'acte de création de cet objet lui confère un statut interdisant toute assimilation à l'objet banal. Il transcende sa matérialité, c'est un objet témoin de l'être. Le potier le sait bien, quand il contemple la poterie sortie de ces mains, lorsqu'il dit:" Si je pouvais lui donner une âme elle parlerait!"
