Humanoid recycled since 1981


,lives and works in Brussels


Contact:

WWW.KERIANLAO.COM

KERIANLAO@GMAIL.COM


+32 476 887 843



in situ 2010


Biographie

Les oeuvres d'art naissent toujours de qui a affronté le danger, de qui est
allé jusqu'au bout d'une expérience, jusqu'au point que nul humain ne peut
dépasser. Plus loin on pousse et plus propre, plus personnelle, plus unique
devient une vie.”
Rainer Maria Rilke

A l’adolescence, il rencontra pour la première fois la peinture lors d'une
visite au Musée Royaux des Beaux-arts de Bruxelles. Son regard fut attiré
par la peinture des primitifs flamands et, en particulier, par celle de Roger
Van der Weyden. Il fût captivé par le traitement des matières et le souci des
détails. La lumière semblait émaner du fond des toiles, soutenant les
personnages et les compositions. Le détail et la finesse des fins films d'huile
posés en superposition donnaient de la profondeur aux rendus tout en
insufflant la vie aux modèles. Il ressentait le sang couler dans leurs veines,
le souffle émaner de leurs bouches. Ces personnages figés dans la matière
prenaient vie. Ensuite, rencontrer la peinture de Dirk Bouts lui ouvrit
l’esprit sur la puissance des compositions. Il prit alors conscience de la
manière dont un peintre peut guider le regard du spectateur dans son
tableau. Cette rencontre avec la peinture marqua les prémices de son
voyage dans l’univers pictural.

Un lien se tissait entre ce travail et sa propre intériorité. Il comprit à ce
moment que son avenir serait tourné vers la peinture. A la fin de ses études
secondaires, il choisit donc de rentrer à l'Académie Royale des Beaux-arts
en section peinture. Ceci amorça le début de sa pratique picturale.
Cherchant à approfondir sa perception du monde, il rencontra des peintres
dans leurs ateliers dans le but de découvrir un autre enseignement que
celui de l'institution académique. Dans cette démarche, il rencontra l’artiste,
Didier Duesberg, dans son atelier de la rue Saint Bernard à Bruxelles.
Durant plus d'une année, un lien s’établit, mêlant partage de réflexions et
discussions sur la technique picturale. L'acte de peindre commençait à
prendre tout son sens. La force du langage de la peinture est de révéler
l’invisible et de figer, par la matière, la puissance des éléments naturels. Au
fur et à mesure, le vocabulaire des tons se diversifia et les nuances se
précisèrent.

Lorsque son grand-père, célèbre scientifique belge, vint à disparaître, il
réalisa qu’une corrélation entre la science et l’art serait envisageable et
surtout, fascinante. Il commença à utiliser un microscope afin d’approfondir
ses recherches sur les formes qu’arbore notre nature. Il se rappela son
enfance où il tournait les pages des dictionnaires de médecine des heures
durant, captivé par les illustrations et les agrandissements des cellules.
Partant de ce concept, il réalisa une série de 250 petits tableaux (10 x 15)
autobiographiques basés uniquement sur des parties de son propre corps. Il
passa ses cheveux, sa peau, son sang et même ses excréments sous l'oeil du
microscope. Le but était d’en retirer un répertoire de formes qu’il
recomposerait ensuite sur toile. La série fut présentée. Ce travail, classé
dans la peinture abstraite, lui attira les foudres des chefs d'atelier. Pour lui,
il n'y avait là aucune différence entre figuration et abstraction. Ces formes
composaient son propre corps et n'étaient nullement le fruit d'une
abstraction lyrique. Il réalisa que la Nature, elle-même, contenait, en son
sein, l'abstraction et la figuration. Qu'un rocher, un arbre, un grain de sable
peut être subtilement connecté avec notre corps, que les formes qui
composent le monde se retrouvent également dans notre intériorité. Après
ce travail, il rencontra le peintre Yves Zurstrassen, ami proche de Didier, qui
venait de quitter ce monde. Une amitié sincère s'installa et, à nouveau, un
dialogue efflorescent lui permit de consolider son engagement dans la
peinture.


Diplômé au bout de quatre ans à l’Académie, il travailla par la suite, dans
son atelier bruxellois. Plusieurs rencontres avec des collectionneurs d’art
rendirent possible une implication totale dans la création. En 2004, en
quête d'autres lumières, il partit découvrir l’Asie. Au cours de cette année
initiatique, il traversa la chaîne de l'Himalaya jusqu'à la mer de Chine,
voyagea en Inde, au Népal, au Myanmar, en Thaïlande, au Laos, au
Cambodge et enfin au Vietnam. Il s'imprégna de lumière et de couleurs
nouvelles. S'immergeant dans la nature abrupte des hauts plateaux
himalayens, il ressentit profondément l’intensité des lieux. Une impulsion
guida ses pas jusqu'aux plus hauts sommets du monde. A travers la
peinture, la sculpture et la céramique de ces pays, il étudia et travailla les
différents styles et comprit l’interaction fondamentale qui existe entre leur
production artistique et le « berceau » de ces créations. Observer,
contempler les habitants dans les temples pendant des heures et essayer de
comprendre l'utilisation des couleurs suivant les rituels, l’ont inspiré. Il fit
aussi de nombreuses recherches sur l'iconographie religieuse des pays
explorés. Au Rajasthan, il rencontra le peintre et céramiste Kripal Singh qui
l'initia aux Arts du feu et à la technique de décoration sur céramique. Il lui
apprit les cuissons primitives et lui enseigna les techniques de la « Blue
Pottery» de Jaipur. La visite des villes de Jodhpur et Jaisalmer l’aidèrent à
accroître ses connaissances, notamment sur l'origine et l'utilisation des
motifs propres à cette région.

Une lettre de recommandation, écrite par Kripal Singh, l’encouragea à continuer sa formation de façonnage des formes.  Il expérimenta d’abord ces techniques auprès de potiers de Bhaktapur au Népal et ensuite, avec des potiers spécialistes de la décoration à l’engobe (de la ville d'Hoi-An) au Vietnam.
L’envie de rentre au pays survint, il décida donc de rentrer à Bruxelles. Son ambition étaitalors, de se consacrer sur la création et sur l'approfondissement des techniques de céramique.
Il fit la connaissance de potiers nigérians et rwandais rencontrés par le biais du céramiste belge, Charles Botin. Suite à ces rencontres, il continua son cheminement vers le travail de la terre auprès de la céramiste Pascaline Wollast, enseignante à l'académie de Saint-Gilles à Bruxelles. Riche de ces nombreuses expériences, il développa en peinture, comme en céramique, un travail basé sur les formes de lanature environnant son atelier. Il chercha à capter l'énergie qui se cachedans la sève des arbres, à synthétiser les formes dans lesquelles la viecircule. Cette force qui se déploie dans les ramifications et leur donne leursformes variées. La technique du noir sur blanc, sans utilisation de nuancesde gris, l'obligea à discipliner son trait et à se concentrer sur l'essentiel.

Amorçant des esquisses au hasard, il tenta de restituer ces formes, proches
des théories constructales. En cherchant à optimaliser et à rendre visible
leur substruction, il se mit à élaborer des arborescences idéales qui
distribuent au mieux leurs résistances dans le temps et dans l'espace de
façon à ce que la puissance visuelle qui s'en dégage soit maximale. Il
développa ensuite des tentatives similaires sur la terre en partant cette fois
de l'observation de minéraux et de pierres remontées du fond de la mer. La
suite de ses recherches l'amena à recréer des structures pleines de cette
vitalité élémentaire. Au travers de l'observation des tissus nerveux et
sanguins, il se mit à recréer des enchevêtrements où la vie se déploie et
surgit. Captant la force de la vie qui traverse son corps et la figeant dans une
matière épaisse et souple, il réalisa des formats de grandes dimensions.
Allant à l'essentiel, les couleurs semblent se fondre jusqu'à trouver leur
point d'harmonie et leur équilibre interne.

Ainsi, l'acte pictural rejoint l'énergie vitale qui nous 
traverse et rend visible cette part d'invisible
contenue en chaque élément. Comme le disait Bram van Velde, 
«être artiste, c’est croître comme l'arbre qui ne presse pas sa sève,
qui résiste, confiant, aux grands vents du printemps,
sans craindre que l'été ne puisse venir. »

Formes sinueuses 100x100cm



In Situ 2010





Paysage abstrait 10x15cm





Paysage abstrait 10x15cm





Mouvement organique 13x13 cm



Arborescence 80x80cm



la larme de Niobé r:85cm



Impression organique 13x13cm



Arboresecnce 120x120cm

Arborescence I 120x150cm

Arborescence II 120x120cm

Arborescence IV 93x122cm

Arborescence II 120x120cm



Variation constructale 150x250cm



Sous la neige 40x40cm



Déluge 40x60cm

SORTI DE TERRE...

Peut-être l'objet doit-il son étrange familiarité à sa genèse, à la façon dont il a été fabriqué? Le savoir- faire du potier dans la subtile alliance du geste et de la matière a laisser naître cette forme. Il ne savait pas entièrement, en la faisant, ce qu'elle deviendrait. Achevée, elle le surprend toujours.

L'acte de création de cet objet lui confère un statut interdisant toute assimilation à l'objet banal. Il transcende sa matérialité, c'est un objet témoin de l'être. Le potier le sait bien, quand il contemple la poterie sortie de ces mains, lorsqu'il dit:" Si je pouvais lui donner une âme elle parlerait!"


ceramic 2009



ceramic 2009



ceramic 2009



ceramic 2009



ceramic 2009